Passons encore une frontière
Cymru, le Pays de Galles (pronocer keumri en roulant le r), au Nord, c’est une bande de terre entre la mer d’Irlande et un parc national montagneux :
Il paraît qu’ici, il y a 3 millions d’habitants et 12 millions de moutons; ce sont les petits points blancs, partout.
Parfois, la montagne vient jusqu’à l’eau :
Ici, à Llandudno, des chèvres sauvages vivent sur cette falaise, descendantes d’un couple acquis par le nobliau local auprès de la Reine Victoria, qui les avait elle-même fait venir du Cachemire. Avant l’aube, elles déboulent en ville brouter l’herbe des jardins, j’en ai vu mais difficile de les photographier !
Ce n’est pas le seul vestige de l’époque coloniale : la côte aligne les stations balnéaires autrefois huppées. Dans celle-ci, les hôtels du front de mer s’appellent le St-George, l’Imperial, le Queen’s Hotel, le Marlborough, l’Ambassador…
… et leurs jetées (piers) sont plus ou moins monumentales :
Les rivières du coin sont souvent en crue :
C’est un peu un bout du monde, mais comme il est sur la route la plus courte de Londres à Dublin, après l’acte d’union avec l’Irlande en 1800, il a fallu raccourcir le temps de trajet avec des techniques révolutionnaires :
Mais de la même époque ou presque, il reste aussi les traces d’un passé plus sombre, comme à Blaenau Ffestiniog…
… où l’on peut plonger en funiculaire…
… pour une visite très impressionnante :
Les mineurs mangeaient sous terre à la mi-journée et s’invitaient, paraît-il, d’une « grotte » à l’autre dans des cabanes en ardoise, pour des débats politiques, ou religieux, eh oui. Il faut dire qu’il n’y avait pas de temps à perdre: travail sous terre de 10 à 35 ans, espérance de vie: 45 ans. On sursaute, dans l’éclairage imitant les bougies :
En continuant à remonter le temps, on arrive à l’autre époque coloniale, celle où la colonie, c’était ici, celle des forteresses construites pour décourager les Gallois de contrattaquer, immédiatement après la conquête anglaise de 1282 :
Dedans, c’est un dédale escarpé, venteux…
… et glissant :
Toujours dans Conwy, une petite église et son cimetière, au milieu d’une pelouse, se soustraient au regard si on ne scrute pas le plan : pas de clocher pointu sur la plupart des églises anglaises, pardon, britanniques, à la tour souvent carrée, et à celle-ci on n’accède que par de très étroites ruelles :
C’est Llywelyn le Dernier qui a cédé à Edouard Ier d’Angleterre. On ne le voit pas beaucoup, contrairement à son grand-père Llywelyn le Grand, tout petit pourtant sur sa mince colonne face à la gigantesque forteresse :
Il y a une quinzaine de gigantesques châteaux dans ce tout petit territoire, coincés entre la mer pour le ravitaillement et des remparts de ville souvent intacts, mais aujourd’hui les Gallois du cru ont le droit de vivre intra muros.
Caernarfon, c’est là qu’on couronne les Princes de Galles, du premier…
… au dernier en date:
Oui, ce coin du Nord est quelque part dans le passé, même si au loin, on aperçoit dans la brume…
Je trouve ces paysages magnifiques. L’architecture aussi. Et ce billet.
J’aurais aimé naître ailleurs, et avant …
Gavroche
18 décembre 2011 at 21 h 23 min
Très chouettes ces deux chroniques en images, merci. Faut que je retourne là-bas, comme disait quelqu’un sous la précédente…
gemp
22 décembre 2011 at 21 h 11 min
Un grand merci pour ce voyage.
alainbu
23 décembre 2011 at 10 h 21 min
tout bien, photos et texte. ça donne envie. la seule fois où je suis allée dans le pays de galles, j’arrivais pas à croire que les gens parlent comme ça gallois couramment dans la rue, dans les cafés, même les mômes. toute cette grande île britannique et ses îles, c’est pas compliqué, c’est absolument magnifique, nature et architecture compris et surtout. j’irais bien vivre là-bas (encore que, encore une île, argh), mais la météo est quand même rébarbative.
zozefine
24 décembre 2011 at 17 h 16 min
C’est d’une beauté sans nom… J’adore les châteaux avec plein de tours, et puis ces paysages âpres et rugueux ! Et quelle langue bon sang !!! J’ai cru que c’était du serbo-croate au début ;o))
Je voulais aller y faire un tour, voir ma copine franco-british qui vivait dans un petit hameau à quelques lieues de la mer d’Irlande, et voilà qu’elle se sépare de son mec et qu’elle rentre en France.
Damned !!!
clomani
25 décembre 2011 at 17 h 02 min