Archive for the ‘Cinéma’ Category
Ma chanson du dimanche 3
En 1967, l’ORTF avait demandé à Abel Gance de superviser une évocation de la Révolution française pour la collection « Présence du passé » que dirigeait mon ami Jean A. Chérasse (Vingtras sur Médiapart) avec Jean Mauduit et Bernard Revon.
Voici ce qu’il en dit :
(1 + 1) = 1… ou l’équation improbable
Oui, le dernier film de Spike Jonze accorde une place prépondérante à l’intelligence artificielle ; oui, le spectateur peut avoir l’impression d’assister à un récit de science-fiction, genre Blade Runner par exemple ; certes, la plupart des critiques s’attardent volontiers sur la vie numérique des protagonistes et leur mal de vivre à la fois réel et virtuel…
Pourtant, ce qui m’est apparu central dans ce film c’est d’abord une réflexion sur le couple. Le couple et la durée sont-ils des notions inconciliables ? l’amour en couple est-il une utopie ? aimer est-il un pure folie ? le temps est-il inexorablement un tue l’amour ?…
« La Cour de Babel » : c’est la classe !
Le superbe et lumineux documentaire de Julie Bertuccelli se déroule entre les murs d’un collège parisien du 10e arrondissement, mais ce n’est en aucun cas une sorte de remake du « Entre les murs » de Cantet/Bégaudeau.
« Marchons, marchons ! … »
Des films, il y en a de toutes sortes, et chacun d’eux joue son rôle, s’acquitte de son projet, plus ou moins bien. Des comédies pour faire rire, des thrillers pour faire frissonner, des mélodrames pour faire pleurer, des documentaires pour informer, de la SF pour faire rêver, des chroniques politiques pour faire réfléchir ou témoigner…etc…
Quel but, quel projet assigner au film de Nabil Ben Yadir, « La Marche », qui retrace l’initiative de quelques jeunes des Minguettes (à Vénissieux) en 1983 ? Une « marche des beurs » à travers la France, de Marseille à Paris, du 15 octobre au 3 décembre, 17 au départ, 100 000 à l’arrivée ! Une prouesse physique, une Parole revendicative symboliquement forte et pacifiste : « POUR l’égalité, CONTRE le racisme ! »… au final, un impact plus médiatique que concrètement sociopolitique. Ce qui fit s’interroger certains à l’époque : tout ça pour si peu ? Etait-ce bien utile ?
« La Vie domestique »
Troisième film d’Isabelle Czajka. Le 1er c’était « L’année suivante »,la colère et l’errance d’une ado de 17 ans ; ensuite, ce fut « D’amour et d’eau fraîche », la difficile insertion dans le monde du travail d’une Bac+5 de 23 ans.
A chaque fois, les compliments pleuvent :
« Très beau film sur l’adolescence et sur le deuil sur fond de société de consommation omniprésente et oppressante… sobre et émouvant avec une jeune comédienne époustouflante ! »(in télérama.fr le 10/02/2007 à propos de « L’année suivante »)
« La peinture fine du monde du travail et d’une société qui n’épargne pas sa jeunesse la forçant à renoncer à ses rêves : un film réussi et le beau portrait d’une fille actuelle. » (in télérama.fr le 12/09/10 à propos « D’amour et d’eau fraîche »)
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A chaque fois aussi, le regard que pose la cinéaste sur ses personnages et leur milieu de vie est sans concession, sans pour autant porter de jugement de valeur. Dans « La Vie domestique » ce sont quatre femmes encore jeunes, « bien propres sur elles », que la caméra nous montre tour à tour, ou ensemble, pataugeant dans une existence saturée d’ennui, frôlant la vacuité…
« Blue Jasmine »
Autant prévenir d’entrée : je suis super fan de Woody Allen ! Tout m’enchante et me séduit chez le bonhomme. Son rapport au monde et sa philosophie de la vie d’abord, sa profonde intelligence de l’âme humaine, son humour, qu’il voudrait faire passer parfois pour du pessimisme ou du désespoir quand ce n’est qu’une mise à distance pleine de dignité et de réalisme du quotidien et de la condition humaine, sa passion pour la musique de jazz… et bien sûr sa façon inimitable de faire du cinéma.
Il est de bon ton aujourd’hui de faire la fine bouche à propos de tel ou tel film de Woody Allen et de hiérarchiser telle œuvre par rapport à telle autre : « Annie Hall » et « Manhattan » supérieurs à « La Rose pourpre du Caire » ou à « Stardust Memories »…? Vraiment ? En réalisant un film par an, avec la quasi régularité d’un métronome, de « Prends l’oseille et tire-toi ! » (1969) à « Blue Jasmine » (2013), Woody Allen est certainement l’un des cinéastes qui affiche le meilleur rapport « qualité » par rapport à la quantité produite ! Alors oui, on a pu avoir le sentiment que Woody s’était un peu égaré ces dernières années en mélangeant tourisme et cinéma mais sa dernière production est probante : Woody is back !
J’avais envie…
… de vous parler du grand film qu’Arnaud Desplechin a consacré à cette immense figure de l’ethnopsychiatrie, Georges Devereux. Son titre : « Jimmy P. » En sous-titre : « Psychothérapie d’un Indien des Plaines ». (titre éponyme du livre de Georges Devereux publié en 1951 aux Etats-Unis).
… et puis voilà qu’hier, j’apprends la disparition de Jean Véronis, ce génial linguiste qui a su si bien faire parler les discours des humains en faisant parler les ordinateurs de ce que disaient, sans avoir tout à fait conscience de le dire, ces mêmes humains.
Aujourd’hui, c’est la mort d’Albert Jacquard qui me frappe en plein cœur. 87 ans, certes, mais tout de même ! l’homme a beaucoup fait, pour la science de la génétique, pour la transformation de l’Ecole, pour la condition des mal-logés, des sans-abris, des sans-papiers… de tous les « sans » de la Terre !… et il reste tant à faire, doit-il penser désormais. Lire le reste de cette entrée »
« Jeune et jolie »
François Ozon a eu raison d’insister, lors de ses entretiens promotionnels, pour dire que son dernier film n’était pas un documentaire romancé sur la prostitution étudiante. Par contre, il aurait pu s’abstenir de faire cette provocation cannoise qui déclencha immanquablement une polémique et choqua tout particulièrement nombre de femmes mais aussi d’hommes : « «C’est un fantasme de beaucoup de femmes de se livrer à la prostitution.»
Propos beaucoup trop ambigu, exprimé dans un concentré de mots détonnants : « fantasme », « prostitution »… Une façon efficace, sans coup férir, de faire « le buzz », sans aucun doute, mais le film de François Ozon vaut bien plus et bien mieux que cela !
Just for fun
Petite transposition de la critique rimée de Jules en pentamètres iambiques , le vers classique anglais, qui consiste en une suite de 5 iambes, qui elles-mêmes consistent en une syllabe inaccentuée suivie d’une syllabe accentuée.
J’ai tenté de coller au sens le plus près possible, mais bien-sûr Molière est devenu Shakespeare et Le misanthrope… Hamlet.
Damnation! Here I am, compelled by pride,
I must for fear of shame show proof I tried,
Repeat all that I felt about this film,
But do it all in verse, which like a hymn
Iambic pentameters makes appear,
As if I were the glorious bard – Shakespeare.