LES VREGENS

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On lâche rien !

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Bon, y’a deux jours, c’est vrai, j’ai pris un grand coup sur la calebasse. Nous étions réunis avec les copains du Front de gauche pour regarder les résultats sur la 2. Quand on a constaté qu’on était à 11,7 %, alors que les sondages (mais quels cons on a été d’écouter encore les sondages) nous donnaient beaucoup plus, forcément, on a un peu fait la gueule …

Je vous raconte pas les têtes. Surtout quand on a vu les chiffres du Fhaine. Ils sont malins sur la 2, et ils nous font le coup à chaque fois, et à chaque fois, on mord à l’hameçon. Putain, La Pen à 20 %. Comme ça, brut de décoffrage. Pas tout à fait le même effet, psychologiquement, que 17 ou 18 %… Qui correspondent plus à la réalité.

Depuis, j’ai réfléchi. Pris du recul. Ben oui, ça m’arrive. Et le coup de colère passée, ça va mieux. 

Ce que j’avais prévu est arrivé. Parce que depuis deux jours, les médias, un hasard sans doute, agitent à nouveau le chiffon brun-caca sous le nez des bœufs que nous sommes. Une prétendue « vague bleu marine » qu’ils ont largement contribué à créer.

Pourtant, le score du Fhaine est-il vraiment étonnant ?

Depuis sept ans (le nabot était ministre de l’intérieur avant de devenir le présidu), la « pensée sarkozyste » a envahi le pays. 

  • En 2005, avec les émeutes dans les quartiers, les populations bronzées ont été élégamment qualifiées de racailles, qu’il fallait nettoyer au karcher.
  • On a eu ensuite toutes les lois, décrets et autres circulaires censées « défendre la laïcité » : voile, burqa et autre signes ostentatoires exclusivement musulmans (rien sur la kippa, les papillotes  ou les soutanes et autres crucifix), viande hallal (rien sur le casher ou le poisson du vendredi) prières de rue, mosquées, minarets, etc.

Pendant que nos politiques, de droite comme de gauche, assistaient aux « dîners du Crif » sans sourciller, vilipendaient – à juste titre – les « actes antisémites », tout en omettant de commenter les actes anti-bougnoules, cimetières et mosquées saccagés, etc.

Pendant que notre bon chanoine de Latran racontait à qui voulait l’entendre que quand même, le curé – même pédophile – c’était plus sympa que l’instit…

Pendant qu’était votée en loucedé la loi Carle… Ou comment le con-tribuable laïque finance les écoles confessionnelles, et en particulier catholiques.

Pendant qu’on recevait le dalaï-lama (discrètement, parce le business étant le business, fallait pas fâcher les chinois non plus).

Pendant que nos experts et autres éditocrates palabraient à longueur d’antenne sur les « dangers de l’islam » en France…

Voilà pour la « laïcité ».

Mais on a eu aussi :

  • Les contrôles au faciès se sont multipliés, de même que les « bavures » policières, et toujours dans l’impunité la plus totale. J’attends toujours qu’un flic sarkozyste soit condamné pour avoir occis un arabe… 
  • Le honteux « débat sur l’identité nationale », les circulaires contre les rroms, la chasse aux sans-papiers érigée en politique du chiffre, comme au bon vieux temps des pogroms.
  • Les « petites phrases », la mise en place d’un racisme d’État par une droite soudain baptisée « décomplexée » :
        • Chirac : « le bruit et l’odeur »
        • Hortefeux : « quand il y en a un, ça va … »
        • Sarkozy : « les africains pas entrés dans l’histoire »
        • Pépé Guerlain « Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin…».
        • Pépé Guerlain bis : « La France est un pays de merde, c’est une boîte de merde et en plus on est servi que par des immigrés. »
        • Zemmour : « Les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C’est un fait. »
        • Valls : « Tu me mets quelques blancs, quelques whites, quelques blancos »
        • Bruno Larebière (rédac chef du journal Minute)  :« Je me demande s’il n’était pas plus facile de circuler en 1940 sous occupation Allemande que de circuler à la Goutte d’Or un vendredi», sur I-Télé.
        • Pascal Bruckner : « Je me disais qu’il y avait là dans les banlieues, une armées de réserve de jeunes gens à la fois extrêmement dynamiques, très aguerris aux sports de combat, soumis à une sorte de violence machiste, et qui auraient pu faire les délices d’un grand parti fasciste antisémite», sur France Info.
        • Robert Ménard, journaliste : « Je n’ai pas envie qu’il y ait autant de mosquées que d’églises dans mon pays […] Je n’ai pas envie qu’il y ait un minaret dans tous les villages de France […] Aujourd’hui, il y a 200 000 immigrés qui viennent chaque année en France, 80% arrivent dans le cadre du regroupement familial. 80 ou 90% sont musulmans. Il faut arrêter ça. » sur RTL.
        • Claude Guéant, Ministre de l’Intérieur et de l’Immigration : « La France aux français…. Les Vrais »
        • Elisabeth Lévy, journaliste : « Les bourgeois parisiens, ils savent à qui ils achètent leur shit, les gens ils savent par qui ils se font emmerder dans le métro. »
        • Ivan Rioufol, journaliste : « Il est anormal que l’on poursuive quelqu’un qui est dit la vérité. Ceux qui devraient être devant la barre, ce sont ces associations antiracistes qui fonctionnent sur une malhonnêteté intellectuelle… » sur RTL.
        • Chantal Brunel, députée UMP de Seine-et-Marne : « Il n’est pas normal qu’on ne rassure pas les Français sur toutes les populations qui viennent de la Méditerranée. Après tout remettons-les dans les bateaux! », 8 mars 2011
        • Benjamin Lancar (jeunes UMP, à propos de l’équipe de France) : « Ils ont eu un comportement débile, effectivement je pense qu’il y a eu des tension sethniques dans cette équipe. Même Emmanuel Petit parlait d’islamisation de cette équipe. Je dis juste seulement que c’est une «équipe de racailles», le 25 juin 2010

Je ne vais pas les citer toutes, un livre entier n’y suffirait pas. Tout ça pour dire que les idées de La Pen, elles étaient déjà là, au gouvernement.

 

Bref, les électeurs du FN, devenu par la grâce des médias :

– un parti « normal », vu que le Jean-Marie fermait désormais sa (sale) gueule de tortionnaire, et que la Marine causait aux « oubliés du système ».

 

– la troisième force politique du pays. En tous cas, c’est ainsi qu’il était montré aux âmes simples qui s’abreuvent de téloche. Depuis un an, on préparait 2012 en montrant : petit un, le maître et talons, petit deux, DSK (ah non, c’est raté) Hollandréou, et en petit trois, La Pen. Encore et toujours elle. Avec son discours « social »…

 

ont donc juste trop regardé les jités : parce qu’est-ce qu’on montrait sur les jités ? Les faits divers, encore et toujours. Les marches blanches toute-une-ville-pour-pleurer-l’innocence-assassinée, le petit pépé agressé sauvagement par deux gamines rroms, les voitures brûlées, les « racailles », jusqu’à la lie, jusqu’à l’écœurement…

Sans compter l’avalanche de « documentaires » sur le GIGN et autres RAID, les héros de notre pays, avec en face les voyous des cités qui brûlaient les bagnoles des pauv’gens, qui faisaient rien qu’à être d’horribles islamistes qui violaient nos femmes et nos compagnes…

 

Et bien malgré tout, le score du Fhaine a t-il vraiment progressé à ce point ?

Non. Les haineux qui avaient voté pour la copie en 2007 ont tout simplement préféré l’original cette fois ci. Point barre. Quant aux frileux, ils ont choisi le vote utile.

La preuve, ce très bon article de Dazibaoueb… 

Et nous, alors ? Avons nous progressé ?

Oui. Et beaucoup. A moins de 5 % il y a un an. A quasiment 12 % aujourd’hui. Et cela, alors que les médias n’ont pas cessé de nous rendre invisibles (à comparer au mouvement des indiniais « apolitiques » dont on nous a abreuvés pendant des mois) et même à nous traiter de démagos, de populistes, de pas sérieux, de rigolos. Parce qu’ils pétaient de trouille. Sainte Pétoche, comme disait Méluche à Marseille.

Eh bien, ils n’ont pas fini de trembler : parce que le combat continue. Et le prochain rendez-vous, c’est le 1er mai, dans la rue. Puis aux législatives. Et ensuite, partout, dans les manifs, dans les usines, les bureaux, les universités, au bistrot avec les potes, dans les fêtes de famille.

 

Ils ont peut-être des millions, mais nous, nous sommes des millions.

Alors voilà, on lâche rien !