LES VREGENS

Une place au soleil, mais loin du ciel

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Hier soir, j’ai enfin eu l’occasion de voir le DVD de Far From Heaven, superbe mélo signé Todd Haynes, hommage aux meilleures années d’un genre typiquement américain (même si la plupart des réalisateurs étaient d’origine européenne). Ainsi, on retrouve dès les premiers plans la façon de Douglas Sirk, né Detlev Sierk, George Stevens ou encore Frank Borzage.
Ajoutons-y les couleurs saturées à la manière du Technicolor, les costumes et décors très recherchés et l’on est immédiatement plongé dans l’ambiance.

L'affiche du film

L’affiche du film.

Sans parler d’une brochette d’acteurs à la hauteur de l’hommage, emmenée par une Julianne Moore resplendissante, un Dennis Haysbert que l’on est bien content de voir ailleurs que dans 24H (oui, bon, la chronologie est un peu bousculée chez moi) et un Dennis Quaid dont le look a été soigneusement conçu afin d’évoquer Monty Clift, la ressemblance étant parfois assez troublante, sous certains éclairages.


Dennis Quaid                           Montgomery Clift

Tout à son hommage, Haynes a demandé au vétéran Elmer Bernstein de composer la musique du film. Mais avant de travailler avec la musique du compositeur, et comme cela est de coutume aux USA (et ailleurs…), le metteur en scène a monté son film avec, en guise de temporary score, la B.O. qu’avait signée Bernstein pour To Kill A Mockinbird, film de Robert Mulligan de 1962, adapté du Prix Pulitzer du même nom signé Harper Lee.

Elmer Bernstein                      L’affiche du film.

Un temporary score, mais qu’est-ce ?

C’est une manière de faire chez de nombreux réalisateurs, qui consiste à utiliser une musique existante, ce qui leur permet de monter le film avec un «fond sonore» proche de ce qu’ils souhaitent.

Une fois le montage effectué, le compositeur doit écrire sa partition en étant le plus proche possible du rythme de la musique utilisée, de sa dynamique (alternance et progression des passages forts et doux) et de son esprit. D’autant plus que le réalisateur aura en tête la première musique, imprimée de façon quasi indélébile.
Ce qui explique que l’on ait parfois l’impression d’entendre toujours la même…

Dans le cas qui nous préoccupe, c’est très réussi, Bernstein ayant même remporté un Oscar.
C’est tellement réussi que l’hommage à Franz Waxman, autre génial compositeur, est immanquable, référence au thème principal de A Place In the Sun, somptueux mélo de George Stevens, avec Elizabeth Taylor et Montgomery Clift.
Thème que tout le monde a entendu au moins une fois, puisqu’il a été utilisé en tant que générique de début de l’émission de Claude Ventura, Anne Andreu et Michel Boujut, Cinéma, Cinémas.

La jaquette du DVD

Pourtant, et aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai eu beau fouiller le web et mes archives, pas moyen de trouver une seule comparaison, un seul rapprochement entre le travail des deux compositeurs !
Rien sur l’orchestration, les différents thèmes joués aux bois, la mélodie qui change uniquement de quelques notes…
Étonnant…
Sans tout décortiquer, la place nous manque, comparons simplement quelques extraits, à partir de la B.O. de Far From Heaven, disponible chez Varèse Sarabande, et la « A Place In The Sun Suite » que l’on trouve sur un disque de John Mauceri, Hollywood Dreams, publié chez Philips en 1991 et enregistré avec le Hollywood Bowl Orchestra, dans ce même Hollywood Bowl, mythique lieu de concert en plein air et actuellement résidence du Los Angeles Philharmonic Orchestra, non moins réputé.

Les deux CD.

Voici le thème de A Place In The Sun, signé Franz Waxman (les plus attentifs d’entre vous remarqueront même un joli problème de justesse…).

Thème de A Place In The Sun

Et une variation, cette fois-ci extraite directement du film, sous la direction de Waxman :

Et celui de Far From Heaven, «Autumn In Connecticut», signé Elmer Bernstein.

Thème  « Autumn In Connecticut »

Les métriques sont différentes (signature rythmique de la musique, ce qui donne son balancement, par exemple la métrique d’une valse est à 3 temps, poum tchak tchak, que l’on écrit 3/4, celle du rock en 4 temps, poum tchak poum tchak, que l’on écrit 4/4), le tempo est différent (pour simplifier, la vitesse à laquelle les notes sont enchaînées et à laquelle le rythme se déroule, ce qui fait qu’on ne danse pas le slow sur un tempo de rock, et vice versa) et la tonalité n’est pas la même (pour les connoisseurs, « Autumn In Connecticut « est en Fa majeur, « Another Place In The Sun » en La b majeur).
Pas forcément flagrant, donc. Mais si l’on regarde maintenant la partition, sur laquelle les deux thèmes sont superposés (après transposition) en ne prenant en compte que les notes sans le rythme, on remarque que les choses sont très proches.

Ça ne vous dit rien ? Eh bien, écoutons deux extraits des thèmes, la première fois à vitesse et hauteur normale, puis après passage de l’extrait de Far From Heaven dans un logiciel permettant de ralentir le tempo et changer la tonalité d’un morceau :

Montage des deux thèmes

Que Bernstein se soit inspiré de Waxman, c’est tout à fait dans l’esprit du film, mais que personne parmi les critiques ne l’ait remarqué, alors que tout le monde s’est empressé de relever les ressemblances avec tel ou tel film, tel ou tel plan, tel ou tel acteur, etc. laisse un peu rêveur…

Il est en effet dommage qu’une part aussi importante d’un système de références à une époque, un style, un film soit totalement ignorée, car le soin pris par Bernstein à répondre à ces codes est du même ordre que celui pris par le chef décorateur, le chef opérateur, les acteurs, le réalisateur, le scénariste, etc.
Compte tenu de l’importance que prend la musique à l’image dans la création d’une émotion, ouvrons nos oreilles et essayons d’aller plus loin que la question :

«Pourquoi cet air me dit-il quelque chose ?».

Written by sleepless

3 février 2011 à 13 h 35 min

27 Réponses

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  1. Pas encore lu et pas le temps tout de suite, mais je voulais juste dire : « yes ! sleepless’s here ! » 😉

    alainbu

    3 février 2011 at 13 h 45 min

    • « Que Bernstein se soit inspiré de Waxman, c’est tout à fait dans l’esprit du film, mais que personne parmi les critiques ne l’ait remarqué, alors que tout le monde s’est empressé de relever les ressemblances avec tel ou tel film, tel ou tel plan, tel ou tel acteur, etc. laisse un peu rêveur… »
      et bien c’est fait et c’est sur not’blog que ça se passe ! 😉
      Merci pour la démonstration.

      alainbu

      3 février 2011 at 16 h 38 min

  2. Ah quand même ! depuis le temps qu’on l’attend notre chroniqueur musicocinéphile ! une spécialité maison !

    « Ah je l’attends, je l’attends… l’attendrai-je encore longtemps ? »

    Je vais enfin pouvoir changer de rengaine ! Bienvenue Sleepless.

    julesansjim

    3 février 2011 at 17 h 44 min

  3. exact… et très bien expliqué. Bravo sleepy-less. Ces « temporary-score », j’en ai fait pas mal quand j’étais « associé » avec Pierre Bachelet (avant qu’il ne devienne le chanteur que vous savez). Mais nos moyens de petits français ne permettaient pas de faire des séances musicos. Alors, comme on était tous un pied TV, un pied cinoche, on faisait de « l’illustration sonore » avec des musiques existantes et en montant (sur bandes) le son… Et un bout du Pink Floyd par-ci, du Bernard Herreman par-là, quand ce n’étaient pas les Carmina burinées…
    Je me souviens d’un Georges Lautner habillé comme ça et de la déception d’icelui lors de l’écoute de « sa » musique originale. C’est ce que tu dis, la bande pré-entendue imprime (en soutien de l’image) et ça devient difficile d’entendre un son différent.
    Quand j’ai quitté ce boulot (que j’ai adoré), Pierre m’a remplacé par un p’tit jeune, Bruno Coulais… qui a fait son bonhomme de chemin. On venait presque tous du doc télé et de « Dim Dam Dom », puis vers la pub (JJ Annaud), première musique signée Bachelet après son examen à la Sacem : Coup de tête avec P.Dewaere, qui sera suivi de celle d' »Emmanuelle ».
    Bel article, avec la nostalgie et tout ce qu’on aime par ici, le savoir… sensible et intelligent.

    randal

    3 février 2011 at 18 h 58 min

  4. Salut à tous et merci de l’accueil.

    Randal, merci, et il faudra que tu continues à nous en raconter un peu plus sur tes expériences.
    Je découvre les posts au fur et à mesure sur le blog, maintenant que le temps consacré auparavant à ce site-là, zut, chose, truc-machin là est disponible…
    Moi qui essaye de mettre un pied là-dedans, le savoir des « aînés » (hi, hi) est toujours utile…

    C’était pas Quelques messieurs trop tranquilles, le Lautner, si ce n’est pas indiscret ?

    Petite question d’ailleurs : est-ce que la « reprise/plagiat » du « Lark’s Tongue In Aspic » de King Crimson dans la musique d’Emmanuelle (renommée « Rape Sequence ») n’est pas due à une histoire de temporary score, justement ?
    Et, si je puis me permettre, Emmanuelle est sorti avant Coup de tête, non ?
    Ah, Dewaere…

    Et les moyens de petits français ne se sont pas améliorés, surtout avec les progrès de l’informatique. Faut tout faire soi-même maintenant, la compo, les arrangements, le jeu, l’enregistrement, le mixage et la mise aux normes de diffusion.

    Quand ce n’est pas massacré ensuite par le studio qui fait les voix et mixe l’ensemble…

    sleepless

    3 février 2011 at 20 h 24 min

    • confusion en effet, la sacem c’était pour emmanuelle 1er film de long-métrage pour jaeckin (avec qui on faisait les pubs genre Dim pour IDTV,) le boss était un mec étonnant, Yvon-Marie Coulais, une sorte de légende de ce métier (et ça explique pourquoi Bachelet récupéra son fils déjà très doué, et fan de Kurt Weil…).
      Et chapeau : c’était « quelques messieurs trop tranquilles » avec la quasi-débutante (au cinéma) Miou-Miou… Tout une époque.
      tu travailles avec Protools je présume ?

      randal

      3 février 2011 at 23 h 41 min

      • Non, avec Logic Pro.
        Mais j’ai un Pro Tools LE au cas où un OMF se révèle problématique ou capricieux.
        Il se trouve que j’ai commencé sur Logic, que je suis vraiment à l’aise dessus, ayant paramétré le truc à ma main avec plusieurs surfaces de contrôle, et que ayant dû, pour diverses raisons, étudier de très-très près plein de logiciels, je n’ai pas eu le courage de tout réapprendre sur un autre pour ce qui concernait mon outil principal.
        Et jusque-là (je croise les doigts), personne n’a eu à se plaindre que je sois sur Logic plutôt que PT 🙂

        sleepless

        3 février 2011 at 23 h 49 min

  5. Chouette, un chroniqueur ciné qui plonge dans les films avec + d’un sens, et qui remarque que tout ça s’incarne par des acteurs!
    Et je sens qu’on va me parler de films qui me disent plus qu’Avatar!

    florence

    3 février 2011 at 21 h 30 min

    • Coucou florence,

      Je vais essayer de faire du mieux possible 🙂
      Mais je parlerai surtout beaucoup musique.

      Sinon, côté acteur, vu ce soir le film de Philippe Claudel, Il y a longtemps que je t’aime, porté par une Kristin Scott Thomas plus qu’impériale. Et une belle prestation de Elsa Zylberstein.
      J’ai beaucoup apprécié aussi la mise en scène, très sobre, « pleine » de non-dits et d’ellipses.

      sleepless

      3 février 2011 at 23 h 21 min

  6. Premier article: première photo: Julianne Moore! Il t’aura pas fallu longtemps! ;o)

    Merci et j’attends tes articles musicaux avec impatience.

    Ah et Kristin Scott Thomas, même si je la voyais dans une bouse, je suis sûr qu’elle ne sait pas mal jouer!

    superpowwow

    3 février 2011 at 23 h 39 min

    • Bah, j’pouvais pas faire autrement, non ?
      C’est quand même l’une des plus grandes actuellement.
      Tiens, as-tu vu Blindness ?
      (là, j’attends le commentaire de florence 🙂 )

      Je serais faux-cul si je ne disais pas que je la trouve particulièrement belle.
      Mais ce n’est pas un de mes critères pour apprécier une bonne actrice. Et de toute façon, les goûts et les couleurs, hein…
      Le seul truc, c’est que elle, elle cumule.

      sleepless

      3 février 2011 at 23 h 55 min

      • Blindness, ben je sais pas, figure-toi que j’ai vu des morceaux d’un film qui ressemble à ça, il y a un peu, je ne sais plus où, j’ai vu ça vaguement, je suis sûr qu’il y avait Julianne Moore dedans et Daniel Craig aussi, c’était genre horreur-fantastique aussi mais sur Allociné sur la fiche y a pas Craig, donc je dois confondre avec quelque chose d’autre…mais c’est noté en tous cas.

        Avec elle j’ai bien kiffé Les fils de l’homme (avec clive Owen que j’aime bien aussi) mais je crois que c’était avec toi déjà qu’on y avait fait allusion quelque part sur @si.

        superpowwow

        4 février 2011 at 0 h 13 min

      • J’ai trouvé, c’est bien le film dont tu me parles, donc j’en ai vu que des morceaux, le tout décousu. A voir donc.

        superpowwow

        4 février 2011 at 1 h 11 min

      • Oui, Les fils de l’homme, très bon film.
        Bon elle ne reste pas longtemps, mais suffisamment pour marquer.
        Tout comme Michael Caine, d’ailleurs, qui y est magnétique.
        (j’attends là aussi le commentaire de Flo 🙂 )

        sleepless

        4 février 2011 at 1 h 27 min

      • J’ai vu Blindness cet été suite à un de tes messages me semble-t-il, il est pas mal en effet on est tenus en haleine tout du long et les acteurs dont le rôle principal bien sûr sont excellents, même si j’ai moins aimé la fin un peu trop happy end à mon goût, du moins on le suppose.
        Par contre hier soir exceptionnellement j’ai regardé la télé et je me suis régalé avec Libero, film très émouvant mais pas tire-larme, et Barbora Bobulova franchement, quel charme ! 😉

        alainbu

        4 février 2011 at 7 h 20 min

      • On ne sait pas vraiment ce qui se passe avec cette fin, c’est très ouvert, pas de solutions ni de pistes apportées, ça ne m’a pas gêné…
        Pas vu Libero, il va falloir.

        sleepless

        4 février 2011 at 11 h 07 min

      • oui tu as raison, d’ailleurs ma fille n’a pas eu la même interprétation que moi, et de toute façon, l’essentiel est ailleurs 😉

        alainbu

        4 février 2011 at 11 h 29 min

      • sleepless

        4 février 2011 at 11 h 35 min

  7. pareil, scotché devant Kristin Scott Thomas, quasi minérale, dans une lumière « hollandaise » d’une grande élégance. Et une qualité de plans d’une grande justesse, dans un rythme (faussement) lent, qui crée une intensité, je dirai une « tension ». On attend je ne sais pas, une, non, l’explosion… vraiment beau et émouvant. Pour moi, je ne l’ai jamais vu si belle, dans son silence…

    randal

    3 février 2011 at 23 h 50 min

    • Je ne pourrais pas dire mieux.
      Belle parce que nue, sans artifices, juste, minérale comme tu dis.

      D’un point de vue technique, la maîtrise des plans, justement, celle de leur durée, la qualité de silence sont très surprenantes pour un premier film.
      De nombreux plans sont justes silencieux, ou musicaux, comme celui où ils parlent dans l’escalier sans qu’on les entende, avec cet ange sur la gauche (rrrroooohhh, la symbolique, mais je vais faire attention à ne pas trop surinterpréter, promis…).
      Un film qui m’a beaucoup touché.

      Je serais curieux de savoir quelle importance a eue la monteuse, Virginie Bruand, sur la réussite narrative du film.

      sleepless

      4 février 2011 at 0 h 03 min

  8. Nous avions vu ce 1er film de Philippe Claudel à sa sortie en salle. K. Scott Thomas est excellente en effet et l’histoire est poignante. J’ai entendu Elsa Zylberstein lors d’une itw où elle disait être très liée d’amitié avec Philippe Claudel. Il a en quelque sorte écrit le scénario de ce film pour elle. On pourrait être surpris par la maîtrise de Claudel dès son 1er film ; on ne l’est plus vraiment lorsqu’on apprend, qu’entre autres activités, il enseigne l’écriture scénaristique à l’Institut Européen du Cinéma et de l’Audiovisuel de Nancy.
    Et c’est un merveilleux écrivain (« Les âmes grises », « La petite fille de M. Linh », « Le rapport de Brodeck » …)

    *****************

    Le jeudi soir c’est télé : « La grande librairie » sur la 5. Hier il y avait Jonathan Coe. Quand même !

    julesansjim

    4 février 2011 at 10 h 02 min

    • Merci pour ces infos que je ne connaissais pas.
      Bon, apéro tout à l’heure ?

      sleepless

      4 février 2011 at 11 h 04 min

  9. chouette sleepless, bel article, pointu. plein d’infos, je savais pas du tout cette histoire de temporary score, c’est passionnant, et éclairant. et tes exemples « parlants »…

    je suis d’autant plus contente de lire cette analyse que les bandes son peuvent me casser un film totalement : j’ai détesté ran, de kurosawa, rien qu’à cause de la musique insupportable. et mon film préféré, dodeskaden, je dois toujours me forcer à arrêter de grincer des dents à cause de ça aussi. et parfois, je regarde des films que je trouve navets absolus, et comme par hasard, la musique est archi-nulle : du coup, je me demande jusqu’à quel point ce n’est pas la bande-son qui tue le peu de choses bien d’un navet.

    la bande son d’un film dont j’ai souvent parlé, un chef d’oeuvre, idi i smorti, va et regarde, de klimov (titre putassier en français : requiem pour un massacre) porte ce film d’une manière totalement miraculeuse.

    et j’ai re-regardé l’autre jour tous les matins du monde… là, la bande-son EST le film. juste un peu dur de supporter la vue de marielle (par ailleurs génial) « toucher » aussi mal le manche de la gambe. par contre le fils depardiou est très convaincant dans le « pour semblant ».

    bref, il faut aussi remarquer que les gens sont pas toujours sensibles aux bandes-son, ce qui explique peut-être le silence sur le sujet.

    me réjouis de lire tes futurs textes sur ce blog qui devient un must !

    zozefine

    5 février 2011 at 13 h 16 min

    • Merci zozefine.

      D’accord avec toi sur l’importance de la bande-son (ensemble dont la musique n’est qu’une partie…).
      C’est vrai que le manque d’effort de Marielle quant à son « jeu » est plutôt pénible.
      Mais bon, il est tellement performant par ailleurs, notamment dans le style « Ah ce cul, ah, ce cul, nom de dieu d’bordel de merde… », qu’on lui pardonne…

      Il y a eu de nombreuses catas dans le style, notamment quand le parti-pris a été de poser une musique en « contre-point », en contraste, en opposition avec ce qui est montré à l’écran.
      L’un des exemples les plus flagrants est ce qui aurait dû être l’équivalent asiatique de Deer Hunter, c’est-à-dire Une balle dans la tête de John Woo.
      Le film est doté d’une musique guillerette jouée au DX7, avec en particulier le préset d' »harmonica » du synthé, c’est une horreur.
      J’y reviendrai certainement dans d’autres papiers…

      sleepless

      5 février 2011 at 15 h 24 min

      • idi i smorti, je te dis que ça !

        oui, la musique n’est qu’une partie de la bande son. quelque part, la meilleure bande son est celle qu’on n’entend pas OU qui frappe autant que la mise en scène (again idi i smorti) – en bien ou en mal d’ailleurs.

        pour marielle, on est salauds, parce qu’il a vraiment vraiment essayé. mais on n’apprend pas la viole de gambe comme ça en 6 mois. donc ce qu’il faisait, c’est que leur préparateur musical (un gambiste de savall) jouait hors champ et marielle jouait en miroir. pour de pardiou, il avait l’instinct, mais quand on avait ses mains dans le champ, c’étaient celles de savall. il y a une seule gambiste dans l’histoire, c’est gabrielle (? l’aînée) jeune.

        je suis pas une fan de john woo, donc j’attendrai tes prochains papiers pour une critique féroce à juger sur pièce d’un autre film.

        zozefine

        5 février 2011 at 16 h 19 min

      • Argh ! le dx7 !! Pitié, tu me rappelles les horribles années 80 😉

        alainbu

        5 février 2011 at 16 h 24 min

      • mais on n’apprend pas la viole de gambe comme ça en 6 mois.

        Mais on peut faire des efforts pour être plus crédible.
        cf. Forest Whitaker dans Bird, d’Eastwood.

        Sinon, concernant le DX7, on peut faire plein d’autres choses que ce à quoi on nous a habitués.
        J’ai un SY99 qui en est une version « améliorée » (pour faire simple…), après avoir eu DX7, DX7II, et j’en sors des sons qui n’ont rien à voir avec le son FM des 80’s (tout comme c’était possible de le faire avec les DX7 & co.).

        sleepless

        5 février 2011 at 16 h 43 min


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