LES VREGENS

Archive for the ‘histoire’ Category

Gauchistes !

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Je me souviens de 1968. J’étais petite, je suis entrée en sixième en septembre, au Lycée Nord, à Marseille. Celui de Gabrielle Russier …

Ma mère (ben oui, les chiens font pas des chats) était une militante communiste à l’époque. C’est à ce moment là qu’elle en est partie (exclue, si je me souviens bien) pour cause de fréquentation trop assidue de ce que les communistes de l’époque appelaient « les gauchistes ».

Je me souviens aussi des réunions à la maison avec plein de ces « jeunes » (ils l’étaient tous) des discussions autour d’un café, qui se finissaient tard dans la nuit. Dans notre HLM de la banlieue Nord.

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Seul sous la pluie

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17 novembre 1973.

Il y a quarante-quatre ans, les étudiants de l’école polytechnique d’Athènes, et beaucoup de grecs avec eux, se révoltent contre la dictature des colonels mise en place après le coup d’état militaire du 21 avril 1967 (avec l’appui des amerlocains, évidemment). Pendant cette période, toute expression politique est interdite, les hommes politiques sont arrêtés et emprisonnés. La population grecque, terrorisée, ne réagit pas.

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Written by Gavroche

20 novembre 2017 at 6 h 57 min

¡Visca Catalunya lliure!

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Les récents événements en Catalogne m’ont irrésistiblement fait penser à l’histoire de la grenouille dans l’eau froide. Vous connaissez la suite.

Et aussi à La stratégie du choc, celle qui se met peu à peu en place dans nos contrées européennes.

Au début, je n’avais pas d’idées préconçues sur l’indépendance ou pas de la Catalogne, même si j’ai eu quelques copains qui se revendiquaient calatans : justement, je pensais que c’était à eux de décider, et que ça ne me concernait pas. Je ne suis ni catalane, ni espagnole. Après tout, qui sommes-nous pour dire aux catalans ce qu’ils doivent décider ?

Mais comme tout le monde, j’ai assisté à la répression féroce des électeurs pacifiques qui tentaient juste d’aller voter…

Et puis, j’ai vu les réactions de la « communauté internationale » : Macron, Trump, Juncker, Merkel… et même celles, entre deux eaux, des liders de la gauche dite radicale, comme Iglesias ou Mélenchon… qu’on a connu avec une vision politique plus affûtée. Mais passons.

J’ai lu les articles de la presse vendue aux milliardaires dont l’unanimisme anti indépendantiste m’a paru très sujet à caution, pour ne pas dire franchement suspect.

D’aucuns prétendaient que la seule raison d’un vote indépendantiste serait la volonté de ne plus être « solidaire » des autres régions. Une explication un peu simple, voire simpliste.

Car pour la Catalogne, l’écart de PIB (avec l’Espagne) n’est que de 20 % : dans le cas d’une éventuelle indépendance, le bénéfice serait nul, l’Etat catalan devant supporter des coûts d’entretien et de gestion qui ne lui incombaient pas auparavant. Les gens n’agissent-ils qu’en fonction de leur portefeuille ? Franchement, ça m’étonnerait beaucoup.

D’autres parlaient « d’unité nationale », et de frontières prétendument intangibles (à croire que les nationalistes n’étaient finalement pas ceux qu’on croyait), ce qui est parfaitement ridicule, quand on regarde le passé : dans ce cas, il faudrait donc rendre l’Ukraine, l’Estonie, et les autres pays baltes à la Russie, et reconstituer la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie…et même pourquoi pas, recoloniser les pays d’Afrique. Par exemple.

Certains ont même osé écrire que les indépendantistes catalans seraient animés de « l’intention » de « rejouer la grande scène de la martyrologie républicaine… »

Coco, tu sais ce qu’ils te disent, les martyrs républicains ?

Alors, j’ai cherché. J’ai tenté de comprendre. Et l’histoire de la Catalogne est instructive.

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Written by Gavroche

30 octobre 2017 at 15 h 41 min

Du matériel humain bon marché

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J’ai bien aimé le commentaire de l’amie Zoz sur mon billet d’hier :

ils pensent que seuls les objets concernant la vraie vie et si possible les élèves eux-mêmes retiennent leur attention plus de 5′. donc on oublie les notions abstraites, et on utilise les migrants (hein mohammed, les migrants, ça te dit quèque chose ?!), on oublie les grands textes littéraires, la poésie, on analyse les articles de journaux et les textes (?) de NTM, et de même pour les cours optionnels genre musique, arts plastiques, etc. on fait des gens des demeurés vivant au présent le nez dans le guidon, sans plus aucune notion de l’épaisseur du passé historique, épistémologique, artistique, culturel et surtout politique. le monde commence à leur naissance.

C’est tellement vrai. Mais c’est aussi terrifiant.

Combien de fois ai-je entendu cette phrase : « je ne peux pas savoir, je n’étais pas né… »

Mais on dirait que tout est fait pour que les choses restent en l’état. Quel intérêt sonnant et trébuchant y-a t-il pour une postière ou un ouvrier d’avoir lu La Princesse de Clèves ? Surtout si leur but premier est de survivre ?

Et quand on sait qu’en France, le pays de la révolution, le pays de Victor Hugo, celui de la Commune, celui des fameuses « Lumières » et du Conseil national de la Résistance, il y a aujourd’hui des millions d’illettrés.

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Written by Gavroche

20 septembre 2017 at 12 h 14 min

« Venge nous de la mine », Liévin 1974

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Je viens de terminer la lecture du dernier livre de Sorj Chalandon, Le jour d’avant.

Il y rend hommage aux 42 mineurs morts à la fosse 3 bis, dite Saint-Amé,  de la Compagnie des mines de Lens, le 27 décembre 1974.

A l’époque jeune journaliste de Libération, il avait couvert l’affaire, comme il couvrira la grève des mineurs anglais au début des années 80. « J’ai vécu avec ces gueules noires, on allait bouffer des potages le soir. Dans ce livre, je veux rendre hommage à l’armée des gens simples. »

Dans Le jour d’avant, même s’ils ne sont pas nommément cités (c’est un roman, et non un reportage) les visages des mineurs de Liévin apparaissent pourtant en filigrane.

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Written by Gavroche

3 septembre 2017 at 15 h 08 min

La solution (finale) à la crise

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Je crois vous avoir souvent raconté être fan de séries. Et notamment de science-fiction.

J’avais regardé l’an dernier la série Trepalium sur Arte : dans un futur proche, la population est séparée en deux par un mur, avec d’un côté, la « Zone », avec 80 % de chômeurs misérables et de l’autre, la « Ville » où vivent les 20 % d’actifs, pas franchement joyeux non plus, d’ailleurs, même s’ils mangent à leur faim.

Et aussi, une petite série brésilienne, Les 3 %, l’histoire d’un monde où vivent d’un côté les riches et de l’autre les pauvres. Pour pouvoir accéder au « paradis », les participants d’un « concours » n’auront qu’une seule chance, et se départageront autour d’épreuves où tout est permis pour évincer « l’adversaire », c’est à dire d’autres comme eux. Mais seulement 3% d’entre eux vont réussir. Peut-être.

Évidemment, ça faisait penser à plein d’autres films plus anciens, Hunger games, Bienvenue à Gattaca, ou Soleil vert. Et plus récemment, Elysium.

Tout ça, c’est de la science-fiction, me direz-vous. Oui, mais. Parfois, comme on dit, « la réalité dépasse la fiction ». En tous cas, pourrait bien nous arriver sous peu un monde comme celui de 1984, du Talon de fer et de Trepalium réunis.

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Un holocauste oublié

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Je suis en train de lire un livre formidable. Les Mémoires d’un rouge, de Howard Fast.

L’auteur, entre autres nombreux ouvrages, de Spartacus.

Il y raconte son parcours, depuis son enfance misérable à New-York, jusqu’à Hollywood et en passant par la case prison pendant la période du maccarthysme, pour le seul crime d’avoir été membre du Parti Communiste américain. Ce livre est aussi et surtout une description fidèle d’une époque.

Dans ce livre, il raconte aussi ses missions comme correspondant de guerre, et notamment en Inde, pendant la Seconde guerre mondiale.

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Jadis et maintenant

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Pour « lutter contre la surpopulation carcérale » et par pure bonté d’âme socialiste, le dénommé Valls a récemment annoncé la construction de nouvelles prisons.

Faut bien mettre tous les « radicalisés » quelque part : quelques terroristes barbus (enfin, ceux que notre brillante police réussit à alpaguer), mais bientôt aussi, les écolos, les gauchistes, les intellectuels, histoire de « protéger la société », mâme Michu.

Comme en même temps, on ferme les écoles « pas rentables » paraît-il (un peu comme les hôpitaux), notamment dans les campagnes (on appelle ça « le regroupement », ça passe mieux), j’ai évidemment tout de suite pensé à Victor Hugo, et à sa phrase : « ouvrir une école,  pour fermer une prison. »

Les époques se ressemblent, et l’Histoire se répète.

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Nous sommes la Commune

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Vive la Commune

 

Je (re) lisais hier le deuxième opus de mes amis du Comité invisible, A nos amis.

dont vous pouvez lire un extrait ici

un livre dédicacé

À ceux pour qui la fin d’une civilisation n’est pas la fin du monde ;
À ceux qui voient l’insurrection comme une brèche, d’abord, dans le règne organisé de la bêtise, du mensonge et de la confusion ;
À ceux qui devinent, derrière l’épais brouillard de « la crise », un théâtre d’opérations, des manœuvres, des stratégies – et donc la possibilité d’une contre-attaque ;
À ceux qui portent des coups ;
À ceux qui guettent le moment propice ;
À ceux qui cherchent des complices ;
À ceux qui désertent ;
À ceux qui tiennent bon ;
À ceux qui s’organisent ;
À ceux qui veulent construire une force révolutionnaire, révolutionnaire parce que sensible ;

Sacrément juste, quand on regarde ce qui se passe aujourd’hui dans le pays qui fut jadis celui des Droits de l’homme. Sachant que notre gouvernement de « socialistes » a demandé la permission au Conseil de l’Europe d’y déroger.

Quand on lit dans ce livre (page 233) :

Comment construire une force qui ne soit pas une organisation ? relevant au passage notre incapacité à percevoir les formes d’organisation que recèle de manière sous-jacente tout ce que l’on dit « spontané ».

Suit une description de ce qui s’est passé place Tahrir au Caire, lors du printemps arabe, avant que la dictature se mette en place, avec le soutien (évidemment) des « démocraties » occidentales, dont la nôtre, recevant le général dictateur Al Sissi à grande pompe.

 

Hollande et Al Sissi

Jamais Le Caire n’a été aussi vivant que durant la première place Tahrir. Puisque plus rien ne fonctionnait, chacun prenait soin de ce qui l’entourait. Les gens se chargeaient des ordures, balayaient eux-mêmes les trottoirs, se souciaient les uns des autres. Ils arrivaient spontanément, et demandaient à quoi ils pouvaient aider, ils allaient à la cuisine, brancardaient les blessés, préparaient des banderoles, des boucliers, des lance-pierres, discutaient, inventaient des chansons.

Et plus loin :

On se souvient de la fameuse lettre de Courbet lors de la Commune : « Paris est un vrai paradis : point de police, point de sottises, point d’exaction d’aucune façon, point de disputes. Paris va tout seul comme sur des roulettes, il faudrait pouvoir rester toujours comme cela. En un mot, c’est un vrai ravissement.

C’est exactement ça.

Parce que dans les Souvenirs d’un révolutionnaire, de  Gustave Lefrançais, voici ce qu’on peut lire à propos de la Commune, qui se met en place, au lendemain du 18 mars 1871, et prépare les élections  :

Nous sommes la Commune.

Et pendant dix jours, de parfaits inconnus (comprendre pas des politiques installés, tout comme ceux que nous connaissons aujourd’hui), fidèles à leur mandat de conserver la République et non de la gouverner, ont montré que le peuple peut désormais se passer de la tutelle de ceux, qui jusqu’à maintenant, s’étaient déclarés seuls capables de le conduire à ses destinées.

Ils ont même – ces ignorants, comme on les appelle – ils ont même créé une littérature politique révolutionnaire des plus remarquables, tant sont magistrales leurs proclamations, par la clarté, l’élévation et la simplicité du style.

Marcher sur la tête des rois

Oui, nous marcherons sur la tête des rois

Enfin, j’ai lu récemment un magnifique article – du genre qui (re)donne la foi, la niaque, l’espoir, l’envie de ne jamais baisser les bras – sur le site Lundi matin,  De la ZAD à la Commune de Versailles.

Il raconte le voyage de la caravane partie de Notre-Dame des Landes, et arrivée, état d’urgence oblige, non pas au Bourget, où les puissants étaient gardés par la police, mais à Versailles. Joli symbole.

En 1871, les versaillais avaient écrasé la commune de Paris. Les ZADs sont aujourd’hui comme autant de nouvelles communes libres. Et nous affirmons ici que ces communes ne se laisseront plus expulser. Nous avons contenu les troupes policières à l’automne 2012, et avons mis en défaite les politiciens pro-aéroport. Nous les mettrons en défaite une nouvelle fois s’ils s’entêtaient à revenir dans le bocage de Notre Dame des Landes. Il n’y aura pas d’aéroport, la ZAD continuera à fleurir.

Parce que oui, même dans des contextes où elles paraissaient impossibles, même avortées, les insurrections sont venues. Et malgré la réaction, malgré les lois d’exception, malgré l’état d’urgence, malgré la police aux ordres et revancharde, elles continueront, hors des « organisations » et des partis. Elles viendront des simples gens. Des quartiers jusqu’aux villages. Des ZADs jusqu’aux banlieues.

Written by Gavroche

3 décembre 2015 at 18 h 11 min

La campagne du referendum, telle que les grecs l’ont vécue

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AUJOURD’HUI, MES PRIERES AUX DIEUX DE L’OLYMPE TIENNENT EN UN MOT : OXI

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