LES VREGENS

Je ne suis pas Charlie

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Longtemps hésité à écrire ce billet, mais comme nous sommes en pleine « défense de la liberté d’expression », je me lance…

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Pour éviter tout malentendu : évidemment, j’ai pris l’assassinat du grand Duduche et des autres en pleine poire. Comme tout le monde. Comme tous ceux de ma génération, j’imagine. Ceux qui lisaient Charlie (saviez-vous que le nom de « Charlie » vient de Charlie Brown, des Peanuts) dans les années 70, quand Hara Kiri et consorts étaient ostracisés par les bien-pensants d’alors. Voire interdits. A l’époque, les journalistes du Figaro n’étaient pas persuadés de l’utilité de la presse satirique… Alors qu’aujourd’hui, c’est une belle unanimité qui est née pour défendre « la liberté de la presse ».

Et hier matin de bonne heure, j’ai reçu un SMS sur mon bigo, moi qui n’en reçoit jamais, de la part d’une personne que je n’ai pas vue depuis des lustres. Et qui tout soudain, m’adresse un « je suis Charlie » m’enjoignant de transmettre le dit message et fissa à tous mes contacts. Comme si, ne le faisant pas, je serais automatiquement classée dans la case « soutien aux terroristes ». Du côté des gentils contre les méchants. Genre Deubeliou Bush en 2001, quoi.

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Pis ce matin, j’ai lu le texte de BC, asinaute :

Lien sur le forum, le billet n’étant accessible que 24 h

Je me sens moins seule.

Et encore moins seule après avoir lu le billet de l’ami Partageux :   Je suis Rémi.

Moi non plus, je ne suis pas Charlie. Même si j’aimais beaucoup Cabu, Wolinski et Fabrice Nicolino, grièvement blessé, et « Dieu merci », hors de danger. Je suis beaucoup plus Monde diplomatique, Fakir, ou l’Huma. Ou Bastamag, ou Reporterre. Tous ces titres encore indépendants, et pas propriété de quelques banquiers, fussent-ils « de gauche ». Pas subventionnés non plus, du reste.
Car pendant que l’état Français  coupe le robinet des aides au Monde diplo,  notre bonne ministre Fleur Pellerin est prête à changer les lois d’aide à la presse pour en verser un million d’euros  à Charlie. L’union nationale, ça s’appelle, et ça renifle un peu dans les coins, je trouve :

D’autres soutiens s’organisent aussi. Plusieurs fonds d’aide à la presse et mécènes ont fait savoir qu’ils aideraient financièrement l’hebdomadaire. Divers sites Internet ont également déjà lancé des collectes de soutien tandis qu’une vague d’abonnements semble se dessiner au vu des annonces de plusieurs entreprises, institutions ou particuliers.

Moi, cette unanimité factice m’emmerde souverainement. Sans mettre en doute la sincérité des simples gens choqués à juste titre par la barbarie et descendus dans la rue, la récupération de ces morts par la caste politico-médiatique me débecte.  Cette caste n’hésitant pas une seconde à foutre en l’air la vie d’un gamin de 18 ans pour vendre sa salade

Cette caste rendant finalement hommage aux siens.

Parce que personnellement, ça faisait longtemps que Charlie Hebdo ne me faisait plus rire du tout. Pour tout dire, je trouvais les éditos européistes, pro-amerlocains et pro-israéliens de Philippe V. quelque peu indigestes. Et méprisants pour tous les cons comme moi qui avaient voté non en 2005. Et « l’affaire Siné » m’avait convaincue : j’avais résilié mon abonnement. Dans la suite, l’attitude des journalistes de l’hebdo face à Siné m’avait beaucoup déçue, et le mot est faible. La suite m’a prouvé que je n’avais pas vraiment tort. Charlie était définitivement rentré dans le rang.

Olivier Cyran en parle avec justesse dans  ce billet d’Article 11.

D’ailleurs, dans tout ce pataquesse, j’ai appris avec surprise quand même que Charb était le compagnon de Jeannette Bougrab, ministre sarkozyste, laquelle  met en cause aujourd’hui certains « pouvoirs de gauche »(?) comme les indigènes de la République, ceux qui disaient que les membres de Charlie Hebdo étaient islamophobes et racistes.

Cette dame utilise les mêmes mots que Philippe Val, le grand pote à Sarkoléon, à propos d’internet :

Mais je pense qu’aujourd’hui la guerre… parce que c’est le mot guerre que l’on doit prononcer… La guerre qui est déclarée… Je ne suis pas convainque que les mesures ou les dispositifs législatifs qui sont aujourd’hui à notre disposition soient suffisants. Je pense qu’aujourd’hui Internet, je pense que Twitter, ces déversoirs de haine où de manière anonymes les gens peuvent décider de fatwas, de décider qui doit vivre ou qui doit mourir. Eh bien on n’a pas suffisamment pris la mesure.

Alors, voir Val gémir aujourd’hui devant les micros me gêne quelque peu aux entournures : Siné viré, mais aussi Porte et Guillon, jugés « pas drôles ». Val en arbitre des élégances en matière de drôlerie… Sans parler de Frédéric Pommier, et bien sûr, de Mermet plus récemment…

C’est sûr, ne pas être drôle n’est pas une raison pour être assassiné. Si tous les pas marrants l’étaient, il n’y aurait plus personne ni à l’Elysée, ni à l’assemblée nationale.

Ça faisait longtemps que Charlie Hebdo ne faisait plus rire, aujourd’hui il fait pleurer

Alors, moi, bêtement sans doute, j’essaie de comprendre.

Comme Serge Quaddrupani, dans ce billet :

Je crois qu’il est essentiel, dans des moments comme celui-ci, de savoir laisser la place à la compassion mais aussi de garder son esprit critique: c’est le seul moyen de combattre l’horreur dans les têtes et, autant que faire se peut, dans la réalité. Au moment où a eu lieu le massacre de Charlie, il y a eu un attentat au Yémen qui a fait une trentaine de morts: on ne sait pas même exactement combien, et personne n’en parle. C’est seulement en comprenant dans quelle bataille mondiale nous nous trouvons que nous pouvons contribuer à faire reculer la barbarie. Dans cette bataille, l’Occident a très largement contribué – et contribue toujours, à fabriquer le monstre du djihadisme. J’aimerais que tous ceux qui disent « Je suis Charlie » y réfléchissent davantage: la meilleure preuve de respect à l’égard des morts est sans doute de comprendre ce qui les a tués. »

J’essaie de comprendre pourquoi le peuple allemand, pourtant un des plus civilisés, un des plus cultivés, avec des musiciens, des écrivains, des philosophes, a laissé mourir (dans le meilleur des cas) ou participé activement à « l’éradication » de 6 millions de juifs, après les avoir humiliés et torturés.

Pourquoi ces mêmes juifs, qui ont compté parmi les plus grands écrivains, penseurs, artistes de l’humanité sont tout soudain devenus israéliens, et du coup, font subir le pire aux palestiniens.

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Pourquoi les français se sont couchés en 40, pourquoi si peu ont résisté.

Pourquoi certains jeunes « passent à l’acte », et de manière tellement abominable.

Je n’ai toujours pas compris pourquoi.

Qu’est-ce qui fait qu’un être humain (à priori), un gars qui a un père et une mère, des frères et sœurs, des amis, sans doute une petite amie ou une femme, en arrive à tuer de sang froid 12 personnes ? A tirer sur des gens désarmés, assis autour d’une table ? A achever un homme à terre d’une balle dans la tête, fût-il policier ?

Folie, désespoir, haine… ?

C’est depuis longtemps aussi que j’essaie de comprendre comment font les jeunes issus des quartiers « défavorisés » (le mot est joli) pour rester aussi « sages » malgré le racisme élevé au rang d’institution, malgré leurs conditions de vie dans des ghettos, malgré le chômage endémique, malgré la misère, malgré le harcèlement policier.

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En 2005, lors d’une insurrection, gentiment baptisée « émeute », tout le monde, et y compris à gauche, a qualifiés ces jeunes de « voyous » et de « sauvageons ». Voire de « rats à capuche », comme à Londres. Quelques uns d’entre eux se sont retrouvés au gnouf, et point barre. Ce n’était pas une revendication « politique ».

Alors, comment font-ils pour supporter le chômage, comment font-ils pour supporter la perte du moindre espoir de trouver du boulot, ou un toit, comment font-ils pour supporter les vitrines des magasins remplis de trucs qu’ils ne pourront jamais s’offrir, etc…

A moins de supposer qu’ils sont tous déjà morts, sans imagination, ou débiles… Ou enfermés dans leur destin d’éternels losers. Éternelle galère. Quoi d’étonnant, finalement, que certains d’entre eux, plus désespérés que les autres, soient partis en Syrie ou ailleurs mener une guerre qui n’était pas la leur ?

Je me souviens du ministère dégueulasse baptisé de « l’identité nationale ». Des propos de Sarkozy sur les noirs pas rentrés dans l’histoire, d’Hortefeux sur les auvergnats, de Valls sur le manque de blancos. Je me rappelle cette loi qui sous couvert de « défense de la laïcité » n’ostracisait que les musulmans, forcément intégristes. Tous ces gens devenus d’un seul coup d’un seul des défenseurs « des droits des femmes », mais seulement des femmes musulmanes. Pas contre une église, ou contre un pouvoir établi et puissant, non, contre des individus. Contre des pauvres. Contre des femmes. Et la presse déchaînée d’agiter le chiffon rouge sous le nez des bas de plafond…

Pendant ce temps, nos présidents successifs continuaient d’aller rendre visite au pape, d’enterrer les grands patrons à l’église, comme récemment.

Sauf si la Chine râlait un peu fort (business is business), le dalaï-lama était toujours persona grata en France.

Valls se met toujours une kippa sur la tête. Et Hollande aussi.

KIPPA

Quant aux amerlocains, ils continuent joyeusement de jurer sur la Bible.

Aujourd’hui, on donne une place à Zemmour, interviewé partout, et bientôt sur France Culture, pour causer de la « déportation » des bronzés. Houellebecq est partout, et Finkielkraut vante les mérites d’Oriana Fallacci et de Renaud Camus, (ex) antisémite devenu fréquentable, puisque ayant remplacé « juif » par « musulman ».

Alain F

Alors, je pense aux musulmans/arabes de France qui tentent de survivre dans une société qui les méprise. Et qui vont devoir subir « la vengeance » des bas de plafond. Ça a déjà commencé : ici, , ou encore là.

Ces musulmans, à qui on demande sans rire et sans cesse de se désolidariser de ces actes barbares, comme si on avait demandé à la « communauté  catholique » de s’excuser d’avoir des prêtres pédophiles. A la « communauté corse » de s’excuser à chaque attentat commis par les indépendantistes. A la « communauté basque » pour ceux de l’ETA. A la « communauté juive » pour chaque assassinat en Palestine.

Comme si les musulmans et seulement eux n’étaient que des animaux incapables de réfléchir, tout juste bons à être manipulés par des imams fanatiques. Pas vraiment civilisés, pas comme nous, pas « intégrés », paraît-il. Oui, plutôt « désintégrés », sommés d’abandonner une partie de ce qui les constitue.

Comme si nous autres blancs européens et laïques étions seuls capables de donner des leçons de citoyenneté. Nous qui avons accepté que « le responsable », ce soit l’immigré. Et pas le capitalisme.

Tiens, le dernier membre du CNR vient de mourir, dans l’indifférence générale.

Il s’appelait Robert Chambeiron.

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Pas de deuil national pour lui, ni pour les valeurs du CNR, qui sont elles, définitivement mortes. Pas de manifs, rien. Les jours heureux sont terminés, les barrières contre le fascisme sont tombées, celles qui affirmaient haut et fort que les hommes n’accepteraient plus jamais que l’appartenance à une ethnie, un croyance ou une nationalité soit le malheur des peuples.

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Alors, je suis triste-effarée-choquée de la mort épouvantable de Cabu et des autres. Simplement parce que c’étaient des être humains. Et que personne ne mérite de mourir de cette manière.

Mais je ne suis pas Charlie.

Et un remarquable article sur Médiapart :

Ces morts que nous n’allons pas pleurer

10 Réponses

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  1. je t’aime ma gavroche, je t’aime ! moi non plus, je suis pas charlie, mais je suis vraiment triste, et aussi horrifiée qu’on nous ait tué cabu, amoché nicolino, et les zautres tués, et aussi les blessés, les traumatisés, les survivants, les familles, les zamis qui vont devoir vivre avec ça, et nous aussi. les dessinateurs, les journalistes à tourner 7 fois leur crayon dans le sang de la peur avant de dessiner, d’écrire quoique ce soit, enfin, non, pas n’importe quoi, mais des choses qui déplaisent, qui offensent, qui blasphèment. je dois avouer que j’aurais eu moins de chagrin intime si ça c’était passé à minute, mais j’aurais été tout aussi horrifiée. la rage, la connerie, la haine, tout ça, ça fait peur. drôle d’époque. j’aime bien tes tags…

    note, je serais jeune, dans un quartier sans âme, sans coeur, sans espoir, je serais à moitié illettré, abandonné à mon sort, déboussolé, sans projet, sans rêve, vivant dans une société qui me vomit et ne sait plus comment me montrer plus explcitement qu’elle n’a pas besoin de moi et qu’elle a tellement envie d’un bouton ERASE au menu, je me demande si, moi aussi, j’aurais pas envie de transformer ma vie et celle des autres en enfer, pourvu que ça change la donne.

    zozefine

    9 janvier 2015 at 12 h 58 min

  2. Moi non plus, je ne suis pas Charlie. J’ai mis sur ma page FB que je n’étais pas Charlie et que je ne voulais pas être manipulée (entre autres)… J’ai reçu « je suis Charlie » de ma soeur qui n’a jamais lu Charlie (alors que moi c’est mes 20 ans qu’ils ont flingué ces cons)… Moi j’ai très peur de l’ambiance médiatico-politique qui ne parle que des deux frères paumés… et hélas « islamisés à la mords’moil' »… Je me suis déjà fait insulter parce que je portais un keffieh et que je manifestais mon soutien aux Palestiniens (fin décembre)… j’étais une « collabo » ! Alors maintenant, je pense à tous mes potes musulmans, des gentils, des sympas, des qui ne mangent peut-être pas de cochon tous les jours, mais fument, boivent, baisent et n’attendent pas le paradis et ses vierges putatives pour rédempter tous les jours… et je suis solidaire. M’en tape, de leur religion, m’en tape s’ils en ont une…
    Je suis de + en + dérangée (mais je regarde et je m’en veux de regarder) par l’exploitation qui est faite de notre tristesse, de nos larmes, par les media… entre deux écrans de pubs, ça y va… on interroge sérieusement Marine La Peine qui reparle de la peine de mort… on ne l’interrompt pas ! On tend le micro à des islamophobes qui ont oublié de gueuler quand les culs pincés cathos manifestaient contre le mariage gay… Media infâmes…
    Là, ils se pourlèchent les babines : 2 jours après l’horreur qui a tué mes 20 ans… les deux frangins désignés (et quand on sait qu’ils étaient orphelins, qu’ils ont passé leur enfance dieu sait où, en effet, on se dit que le suicide est à peu près la seule rédemption qui se présente à eux)… donc 2 jours, ces deux frères sont à bout, coincés dans une imprimerie, avec des otages… et les caméras sont nombreuses… à ne rien nous montrer. Me revient le peu d’images que j’ai vues de l’affaire Merah… et j’ai vraiment la gerbe.

    Claudia Luscher

    9 janvier 2015 at 13 h 23 min

  3. Et Schneidermann qui en parle, de cette gène avec « je suis Charlie » :
     » En toute liberté. Par exemple, la liberté de mettre en avant ce texte, lu dans le forum : « je ne suis pas Charlie, et croyez-moi, je suis aussi triste que vous ». Ce texte qui pose des mots sur une gêne montante, la gêne devant cet unanimisme à la 98, à la 21 avril, et dont il est salutaire de souligner le côté illusoire, comme tous les unanimismes. Ce texte avec lequel je suis en désaccord sur plusieurs points, mais qui je pense doit tout de même être lu. Ne serait-ce que pour ce qu’il suggère sur les assassins présumés, ces deux frères Kalachnikov qui se cachent dans une forêt de l’Aisne, s’il s’avère qu’ils sont bien les assassins, il faudra bien essayer de comprendre leurs mobiles. Si les informations de presse sont exactes, leur entraînement militaire, leur acquisition de la maitrise des armes, remonte à une dizaine d’années. Il faudra bien se pencher sur cette dizaine d’années, sur cette longue patience, sur cette haine gardée au chaud, intacte, pour mieux comprendre, connaître, et combattre l’ennemi. J’ai bien dit combattre. Et comprendre. Et ennemi. « …

    Claudia Luscher

    9 janvier 2015 at 13 h 24 min

  4. Bonjour Gavroche, j’ai vécu 20 ans en hlm de banlieue, quittée juste l’année dernière. (Eh oui, on y échoue et, on en part dès qu’on peut. J’ai vu les yeux écarquillés de chacun de mes voisins quand je leur ai annoncé la nouvelle , leurs bons vœux, et les « je suis heureux(se)pour vous »).
    J’ai côtoyé dans ma vie professionnelle les enfants des banlieues et leurs parents. Tout n’y est pas rose J’ai vu aussi des enfants de cp s’occuper de leurs frères et sœurs de maternelle, les emmener eux-mêmes en guettant pour savoir à quel moment arriver aux portes de l’école. J’ai vu les dégradations dans les immeubles et les squatts de rues des trafiquants, les voisins effondrés après l’incendie de leur voiture trop vieille et ce n’est pas exhaustif . Non ce n’est pas une « légende » .
    Les amitiés entre voisins y existent autant qu’ailleurs, .peut être plus, je ne sais pas.
    dérives … bonheurs
    Certains détails posent question.
    J’attends moi aussi la retombée de ma propre émotion pour rassembler mes esprits. Je suis encore Charlie à cause de cet assassinat qui m’a plombée … à suivre
    merci
    Je ne vous en voudrai pas si vous effacer ce commentaire un peu trop … enfin

    prunelles

    9 janvier 2015 at 13 h 32 min

  5. je m’interroge …
    Qu’est-ce que je conchie le plus ?
    les « intégrismes », surtout l’émanation DES religions, ou l’unanimisme hypocrite de la classe médiatico-politique actuel …
    et Philippe Val, le dénatureur de l’esprit « Hara-Kiri », en pleureuse officielle.
    A qui va donc profiter le crime ?

    Il y a belle lurette que Charlie n’était plus Charlie

    randal

    9 janvier 2015 at 13 h 40 min

  6. il y a bien des choses que je partage dans tes indignations mais il y en a qui sont justes débiles et sinon elles sont malhonnêtes. j’appelle les musulmans à se joindre à nous pour protester justement parceque je veux qu’ils soient des français comme les autres. je leur demande d’aider leur pays même si une partie de ce pays les méprise. l’autre france les aime pour ce qu’ils sont. je refuse de dire que la france est pourrie. non comme dans tout pays, il y a deux frances. reprocher à vals l’histoire de blancos est ridicule puisque c’est justement pour réduire les ghettos que nous avons fabriqués. on ne peut pas gueuler contre les ghettos et gueuler lorsqu’on veut les réduire. un peu de sérieux tout de même. quand à philippe val mais quand as tu lu charlie, c’est à se demander si tu sais lire un journal. tout ce que tu dis de val est idiot et montre que tu ne sais pas de quoi et de qui tu parles. je suis un fidèle auditeur de france inter depuis mon enfance. la période val est indiscutablement l’une des meilleures et je dis bien que je ne suis pas de droite et plus proche de l’extrême gauche que du ps bien que non encarté. je suis fondamentalement pacifiste, antiraciste au quotidien. réfléchis si tu en es capable, renseigne toi et lis donc charlie en réfléchissant et tu verras que tu écris des choses sympas par moment mais au dela du débile à d’autres. amicalement tout de même. claudioo.

    claudioo

    9 janvier 2015 at 16 h 09 min

    • Cher Claudioo,

      Je suis donc débile (ou malhonnête) parce que je ne pense pas comme toi. Je ne sais ni lire, ni réfléchir. Dont acte.

      Heureusement, il y a le mot de la fin, « amicalement ». C’est donc pas encore l’heure de la kalach, et tu m’en vois vraiment ravie.

      Plus sérieusement, je ne demande rien aux arabes/musulmans. Pas plus qu’aux autres, en tous cas. Pas plus que je ne demande à quiconque de partager mes avis.

      Bonne soirée.

      Gavroche

      gavroche

      9 janvier 2015 at 16 h 32 min

      • et bien moi je demande à tous les français digne de ce nom, et tu dois comprendre que je ne fais pas appel à n’importe qui, de se réunir en ayant pour but de solutionner les faits que tu dénonces très justement et je paratges cette dénonciation. je dis si tu veux bien entendre qu’il y a des choses où tu te laisses aller de manière ridicule. je pense que tu ne connais ni val ni vals que je connais tous les deux et qui sont à 1000 lieues de ce que tu écris. je ne partage pas la politique de vals sauf sur quelques points quand à val mais si seulement tu le rencontrais et si tu écoutais ce qu’il dit tu ramperais sous terre. tu as parfaitement le droit d’être en désaccord sur les idées mais tu n’as pas droit (moralement) de dire des mensonges et d’affirmer des choses fausses par ignorance. rensigne toi et tu parleras après et nous aurons de très nombreux points de rencontre. ma seule kalach ce sont les mots. je t’ai dit que j’étais un pacifiste antimilitariste qui s’est insoumis à l’armée et qui a préféré 2 ans de prison à la soumission aux ganaches galonnées. tu n’as à craindre de moi que des mots mais ils peuvent être sévères. qui aime bien chatie bien comme on dit. amicalement.claudioo

        claudioo

        9 janvier 2015 at 17 h 45 min

  7. Texte impeccable, merci. Merci aussi pour l’éclairant article de Mathias Delori sur Mediapart qui aide grandement à surnager dans ce tsunami émotionnel.

    gemp

    9 janvier 2015 at 16 h 28 min


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