LES VREGENS

Ce qui reste de notre « patrimoine culturel », c’est ça :

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Voici également le texte rédigé par Christophe Marie, de la Fondation Brigitte Bardot, présent au moment des événements :

« Le 8 octobre 2011, nous étions près de cent militants venus d’un peu partout, y compris de Belgique, pour former une résistance citoyenne à la torture animale.

Ce jour là, 6 veaux devaient être torturés à mort dans les arènes de Rodilhan (à quelques kilomètres de Nîmes) lors de la finale des « graines de toréros »… Ces jeunes tortionnaires allaient se livrer à une becerrada, corrida pratiquée sur de jeunes animaux qui, ne comprenant rien de ce qui leur arrive et sous la douleur des banderilles qui déchirent leur chair, hurlent et appellent leur mère.

Donc, ce 8 octobre nous étions une centaine prête à affronter la violence dans l’espoir de mettre à mal cette boucherie immonde au cours de laquelle tout le sadisme, la perversité et la cruauté des hommes est déployée contre des jeunes animaux qui n’ont absolument aucun moyen de s’opposer.

Deux groupes étaient formés, l’un dans les gradins pour déployer des banderoles et faire diversion, l’autre devant sauter sur la piste pour s’enchaîner et tenter d’empêcher le spectacle de mort.

Très vite, tout s’est enchainé, les banderoles, le saut dans l’arène (plus de deux mètres mais avec l’adrénaline personne n’a reculé devant l’obstacle), l’opposition, la résistance !

Le mot d’ordre : ne pas répondre aux provocations ni aux coups… Alors la haine des barbares s’est montrée avec toute sa férocité, sa violence à l’encontre des animaux bien sûr mais aussi des militants sans aucune défense et qui ont été roués de coups.

Pendant que nos camarades aux banderoles se faisaient molester dans les gradins, sur la piste, enchaînés, impuissants, nous recevions tour-à-tour des coups de poings, de pieds, des gifles, des crachats… Face à moi une jeune fille s’est retrouvée violentée avec deux sadiques venus lui déchirer ses vêtements, arracher son soutien-gorge, l’asperger d’eau comme nous tous, militante qui sous les coups, les gestes obscènes, est restée d’une dignité exemplaire.

La pagaille générale a permis également aux aficionados de voler ou casser des portables, des caméras mais aussi de molester le cameraman de France 3 qui a très vite été éjecté hors des arènes.

Nous sommes restés soudés pendant 20 minutes au cœur des arènes, 20 minutes d’une folie qu’aucune image ne pourra retranscrire car la haine, la véritable haine, nous arrivait comme une vague du public en même temps que les coups. Face à moi, dans les gradins, plusieurs spectateurs tenaient leur poing devant, pouce baissé, pour signifier aux autres que le sacrifice pouvait commencer.

Car le plus monstrueux peut-être est qu’il n’y avait aucune empathie, je n’ai entendu personne pour dénoncer ce qui était en train de se passer dans cette arène, non, que des encouragements et des appels au meurtre. Le vrai visage de ces gens étaient visibles alors, ceux là-même qui prétendent qu’il vaut mieux défendre les hommes que les animaux sont prêts à torturer et, si besoin, à tuer des êtres humains dès lors que ces derniers ne peuvent se défendre.

Après 20 minutes quelques chaines ont été coupées, alors la violence a redoublé d’intensité, nous avons été trainés en groupe, certains écrasés sous d’autres, tirés par les bras, les jambes, par les cheveux comme je l’ai été, nos chaînes nous coupant la respiration. Mis à l’écart les coups sont arrivés de partout à la fois et les gendarmes ont assuré le strict minimum, enfin, il serait plus juste de dire qu’ils n’ont rien assuré du tout car ils n’étaient visiblement pas là pour nous protéger mais pour laisser faire.

A la sortie le spectacle était apocalyptique, nous ressemblions tous à des zombies, blancs de poussière, boitant, comparant nos blessures mais pas peu fiers d’avoir pu troubler ce spectacle de pure barbarie.

Certains des militants ont fini aux urgences, tous ont été violentés d’une manière ou d’une autre, mais cet acte de résistance doit aujourd’hui servir à montrer ce que nous n’avons plus le droit d’accepter car malgré notre action, malgré les coups et le reste, 6 veaux ont été torturés à mort à Rodilhan sous les applaudissements et la joie d’une foule enivrée de violence, pas seulement de violence…

Les jeux du cirque ce n’est plus tolérable en 2011, ce n’est plus acceptable ou alors cela signifie que l’homme est toujours un barbare… Le 8 octobre 2011, dans les arènes de Rodilhan, il n’était pas permis d’en douter.

Christophe Marie

14 Réponses

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  1. Merci Gavroche, j’en ai chialé et j’en chiale de honte.
    Ça me fait penser au déferlement de haine et de violence du massacre des Italiens d’Aigues-Mortes dont j’ai causé ici (toutes proportions gardées bien entendu), ou encore à des lynchages de fin de fêtes votives alcoolisées auxquels j’ai parfois assisté étant jeune.
    J’ai honte parce que c’est chez moi, le village de mes parents dans lequel j’ai vécu 20 ans est juste à côté, j’y ai passé mon bep au lycée agricole qui est dans la commune, mon pote d’enfance très proche y a vécu de nombreuses années, et y a encore son atelier d’artiste peintre.
    C’est moi qui lui ai montré cette vidéo, il n’était pas au courant. Ça l’a beaucoup marqué.
    Je rappelle qu’il y avait dans les gradins le maire de Nîmes, un de ses adjoints et un député du Gard, ils n’ont pas bronché.

    .

    alainbu

    14 octobre 2011 at 19 h 46 min

  2. Comment peut-on cultiver la cruauté chez des mômes ? Pour en faire des gros cons d’afficionados après ?
    Je suis de plus en plus allergique à la bestialité de beaucoup de nos concitoyens… si peu citoyens mais très cons !
    Une bataille rangée pour soutenir le petit monde « culturel » de salopards des amateurs de boucherie… en s’en prenant violemment aux opposants ! C’est Astérix chez les cons !
    C’est le degré zéro de la réflexion ! Pas de la culture… de la sous-culture !

    clomani

    14 octobre 2011 at 20 h 19 min

  3. C’est à se demander si les veaux ne possèdent pas plus de neurones que tous ces cons en réunion. Mais pourquoi je me le demande ? chuis con ou quoi ? La réponse est dans la question !

    😦

    julesansjim

    14 octobre 2011 at 21 h 00 min

  4. moi aussi j’en chiale.
    de douleur pour ces bêtes et ces gens.
    de honte de faire partie de la même espèce humaine que ces sauvages fous dans leur tête.

    parce que pas faire l’erreur de penser qu’on est fondamentalement différents : c’est pas des martiens, c’est pas des gens avec un autre génome. c’est des voisins, des cousins, des pas loin. leur cruauté, leur folie nous échappe, mais notre … quoi ? faiblesse, sensiblerie, sentimentalisme, etc. leur échappe tout autant. pourtant ils sont nos pareils, même si on les vomit de tout notre coeur et de tout notre corps.
    ces gens qui s’opposent à la folie et qui se font casser la gueule pour ça sont l’honneur de notre espèce. et les Justes, et tous les gens qui ont dit et qui disent non à la barbarie, quelle qu’elle soit.

    zozefine

    14 octobre 2011 at 21 h 00 min

    • Non. Je te le garantis, nous sommes fondamentalement différents. Et nous ne sommes pas faibles. Nous sommes humains, nous avons une sensibilité (qui n’est pas de la sensiblerie) et des sentiments … humains.

      Ces gens sont … non, je ne peux pas dire des animaux, car les animaux ne se comportent pas de cette façon. Ces gens sont le pur produit de notre société : incultes, violents (parce que notre monde est violent) et ils ne vivent que pour leur « plaisir » immédiat. Notre monde a créé des psychopathes. Des vrais.

      Mais ils ne sont pas la majorité. Ça, c’est juste ce qu’on veut nous faire avaler.

      Et à Alain : les cogneurs sont ceux qui ont un « intérêt financier ». Les « spectateurs », eux, applaudissent les jeux du cirque… Tiens, on sacrifie des humains, cette fois… Et la police est complice : il faut bien que la populace s’amuse. Du pain et des jeux. Un job au smic, et le loto…

      C’est à nous de faire passer le message : l’humanité, la vraie, ce n’est pas … ça.

      Gavroche

      14 octobre 2011 at 22 h 31 min

  5. je veux préciser autre chose, ce n’est ni pour minimiser ni pour excuser quoique ce soit, mais les gens qui sont sur la piste et qui tabassent, arrosent, ou arrachent des soutifs, ne sont pas des gens du publics mais des professionnels de la tauromachie qui ont de l’argent à perdre dans l’histoire.

    alainbu

    14 octobre 2011 at 21 h 12 min

  6. alainbu

    15 octobre 2011 at 9 h 37 min

  7. « Pour répondre à l’action de vendredi, on rappellera lundi ou mardi le nombre de plaintes déposées sur le bureau du procureur de Nîmes après les agressions de Rodilhan. »
    http://www.midilibre.fr/2011/10/15/la-tension-monte-d-un-cran-entre-pro-et-anti-corrida-apres-les-violences-de-rodilhan,402885.php

    alainbu

    16 octobre 2011 at 9 h 20 min

    • L’article parle des « violences » qui ont eu lieu… Sans dire qui avait tapé sur des gens assis par terre. Sand dire qui a déposé plainte. Et suggère en clair que ce sont les membres du CRAC qui ont été violents…

      A leur place, je refuserais de fournir la moindre info à ces journaleux de merde !

      Quant au « peuple du midi », c’est un gros con bas de plafond, comme les nemrods en treillis qui tournent dans la campagne ce matin. Qu’ils crèvent !

      Gavroche

      16 octobre 2011 at 11 h 50 min

  8. « C’est le risque de la grossièreté d’internet.
    C’est-à-dire que tout cela est vu sans explication, sans recul, sans perception du passé. On prend les images telles quelles. Mais derrière ces images, il n’y a aucun discours critique. »

    c’est vrai monsieur Durand que sans la grossièreté d’internet et avec du recul et de la critique on sent moins les poings et pieds dans la gueule et les filles aux habits arrachés trouvent des explications en cherchant dans le passé, du côté des hommes des cavernes sans doute…

    http://www.midilibre.fr/2011/10/19/corrida-la-grande-crispation,404638.php

    alainbu

    19 octobre 2011 at 14 h 00 min

  9. Les fumiers.
    Il est clair pour moi, que s’ils avaient eu des bidons d’essence sous la main, ils les cramaient.
    Je ne suis pas un adepte de la non-violence.
    Et je suis convaincu qu’au fond, ces salopards se sont bien amusés.
    Moi, le jour où je descend dans une arène, j’aurai pas les mains vides. Au minimum, j’ai une batte de base-ball et je cogne sur le premier qui me touche.

    lenombrildupeuple

    24 octobre 2011 at 20 h 10 min

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